jeudi 13 décembre 2007

Christophe Maé


Issu d'une famille de musiciens du charmant village de Carpentras, Christophe Maé s'est passionné pour la musique dès son enfance. Tout petit, il apprend à jouer de la guitare, du violon et de la batterie. A 16 ans, il est victime d'une maladie grave et, obligé de garder le lit, se perfectionne au chant et à l'harmonica. Arrivé à l'âge adulte, il est donc déjà un musicien accompli et se produit sur les scènes de France, avec un répertoire très marqué par la soul et le rythm'n blues. Il est en effet un fan de Stevie Wonder, Marvin Gaye, ou encore Otis Redding.
Pourtant, malgré ces compétences durement acquises, il connaît la galère habituelle des jeunes musiciens, se produisant dans les bals, les galas et les bars du Sud de la France, puis en première partie d'artistes de toutes sortes : Cher, Seal, Jonatan Cerrada... C'est au cours d'un spectacle de ce dernier que Dove Attia finit par le repérer, et lui recommander le casting du Roi Soleil, une nouvelle comédie musicale, où il est reçu pour interpréter le rôle de Monsieur, frère du Roi, assumant son homosexualité à une époque où elle était considérée comme un crime. C'est probablement à la même époque que notre chanteur fait la connaissance de Zazie, qui, se laissant convaincre par sa voix et sa personnalité, parle de lui écrire un album.
Mais le triomphe du Roi Soleil, en 2005 et 2006, le détourne de ses projets en solitaire. A la rentrée 2006, il s'est embarqué dans une longue tournée symphonique avec la troupe. Aujourd'hui 2007, il se lance enfin dans une carrière solo, souhaitons lui une bonne route.

mercredi 29 août 2007

La Biographie de Serge Gainsbourg de 1928 à 1991


La Biographie de Serge Gainsbourg, de 1928 à 1949.
Des parents unis et tendres, une sœur jumelle Liliane, deux aînés : Marcel (qui décèdera à l'âge de seize mois) et Jacqueline née un an avant lui, auraient pu faire de Lucien un enfant épanoui et heureux. C'est oublier les complexes dus à son physique et à sa timidité, mais aussi à un certain sentiment de superiorité, qui très tôt le mettront à part, à l'écart des autres...
ll naît le 2 avril 1928, à Paris, de Joseph Ginsburg et d'Olia Bessman. D'origine russe, le couple a fui la révolution bolchevique de 1917 pour venir s'installer à Paris avec les difficultés que connaissent tous les immigrés...Dès leur arrivée, Joseph gagne sa vie en jouant du piano dans les cabarets. Il connaît Gershwin, Chopin, Bach, Vivaldi, sur le bout des doigts, mais pour faire vivre sa famille il joue du jazz. Fou de musique classique, fou de peinture. Il ne rate aucun concert, aucune exposition.Il intéresse ses enfants à ses passions, et Paris regorge de sorties plus intéressantes les unes que les autres. Mais depuis sa fuite de Russie, il ne peint plus...A ses heures perdues il rejoue ses classiques, c'est ce qui fera dire à Serge :
"Mes premiers souvenirs furent esthétiques et musicaux […] Voilà déjà un prélude à ma formation musicale : le piano de mon père, je l'ai entendu chaque jour de ma vie, de zéro à vingt ans. C’est très important..."
Olia, est une mère, tendre et gaie, qui fait régner une douce harmonie et qui console souvent le petit Lucien lorsqu'il a reçu une correction paternelle. C’est que Joseph a parfois la cravache facile avec lui plus fréquemment qu'avec les filles. La famille habite dans le 9ème arrondissement de Paris, rue Chaptal, là, Lucien apprend le piano avec son père.

*de 1950 à 1958.
Ses premières chansons, Serge les composera vers l'age de 22 ans quand il occupe la fonction "d'éducateur" pour les enfants juifs et les jeunes rescapés des camps nazis, au centre de Champsfleur. Venu là dans un but purement alimentaire, il se prend au jeu, fait dessiner les enfants, leur fait des tours de magie, s'occupe de la chorale, il se montre doué pour captiver les jeunes pensionnaires. Il organise des veillées où il s'accompagne à la guitare et chante des chansons qu'il a lui-même composées.
En 1952 il recommence le circuit des boites et des bals, il s'éloigne de la peinture, se fait du "blé" en coloriant des photos noir et blanc pour les entrées de cinéma (1 Franc la photo) et peint des fleurs sur les meubles anciens pour en faire de faux Louis XIII…Joseph voit tous ses espoirs s'effondrer.
Pendant les vacances de Pâques 1954 il est engagé comme pianiste d'ambiance au Touquet, il verra son contrat renouvelé l'année suivante. C'est là qu'il rencontrera son futur arrangeur, Alain Goraguer.
En septembre il est embauché au cabaret Madame Arthur (cabaret fameux pour ses travestis) comme pianiste et chef d'orchestre puis son père lui décroche un autre engagement au Milord l'Arsouille. Un soir, il y rencontre Boris Vian :
"C'est en l'entendant que je me suis dit : je peux faire quelque chose de cet art mineur ?".
"Je pense que Serge et Boris sont frères quelque part : une même violence, une même retenue, un même mystère. Frères dans la dérision, la cruauté et la tendresse." dira Juliette Greco.
"Ce coup là, je change de nom. Lucien commençait à me gonfler, je voyais partout "Chez Lucien coiffeur pour hommes", "Lucien, coiffeur pour dames". […] Sur le moment, Serge m'a paru bien, ça sonnait russe; quant au 'a' et au 'o' rajoutés à Ginsburg, c'est en souvenir de ces profs de lycée qui écorchaient mon nom…".
Il ne supportait plus son prénom, mais ne voulait pas pour autant renié ses origines, finalement il opte pour "Serge" (comme Serge Diaghilev, Serge Lifar), mais il conserve une grande similitude pour son nom, dans le but plus ou moins inconscient de ne trahir ses parents qu'à demi.
"J'ai l'âme d'un déraciné slave enraciné ailleurs".

*de 1959 à 1962.
1959 est marquée par sa rencontre avec Boris Vian et Juliette Gréco. A propos de sa laideur, elle dira de lui :
"Moi, à l'époque je disais qu'il était beau. Je le trouvais beau. Ce qui m'a plu dans ses chansons, c'est lui.C'est un homme passionnant, séduisant, d'une grande tendresse. […] Il a eu une revanche exemplaire qu'il méritait grandement. Mais il en est quand même mort, de ce non-amour de départ".
Elle s'intéresse à ses compositions et se trouve désignée pour lui remettre le grand prix du disque de l'Académie Charles Cros, le 14 mars. Malgré cette distinction, et l'enregistrement d'un deuxième album chez Philips, le succès se fait attendre. A partir de Mars il entame une tournée en province et en Italie, toujours avec "Opus 109", qui sera un bide complet. Ses compagnons, Brel, Béart, Simone Langlois découvriront Rome, Florence, et l'histoire de la peinture, grâce à lui, guidés par son érudition, et sa passion pour cet art "majeur".
Au printemps il enregistre son 2ème album, Claqueur de doigt, avec Alain Goraguer et son orchestre. Sur la pochette, on le voit prêt à tout, avec à portée de main, un bouquet de roses et un pistolet.
"Celles à qui plairont mes chansons je leur envoie des fleurs, dans le cas inverse je fais marcher le pétard", précisent les notes de pochette, et le succès se fait attendre...
D'autant que Boris Vian, mort brutalement en 59 à l'age de 39 ans, n'est plus là pour le défendre. Le journal La France se plaint :
"Il a une voix agressive. Serge Gainsbourg est né sous le signe du bélier, toutes ses chansons attaquent, étonnent, scandalisent, font mal. […] (il) chante non pour le public mais contre le public".
En septembre Gainsbourg croise Brigitte Bardot en participant au tournage du film : Voulez-vous danser avec moi ? Il avait été choisi pour son physique grâce à la pochette de son disque.
"Il était dans le film exactement comme dans la vie. Même attitude, même manière de parler : son personnage un peu flou et dégingandé convenait tout à fait à ce qu'on cherchait".(Jacques Poitrenaud)
Son premier succès L'eau à la bouche sort en janvier 1960 avec 100.000 exemplaires vendus. Il n'abandonne pas pour autant le circuit des cabarets, son vieil ami Jacob Pakciarz décrit son comportement scénique avec une grande attention :
"Serge commence à chanter et par moments j'ai l'impression qu'il devient aphasique. Je m'en faisais pour lui parce que je l'aimais bien… Dans son tour de chant, il y avait des blancs, des temps morts, comme nous en avons tous, mais un peu trop lourds, un peu trop lents, et je m'angoissais, je me demandais : "Mais est-ce qu'il va continuer ?" Toute la nature de Serge est dans ces silences, je revoyais Lucien, le garçon que j'avais connu quand il avait vingt ans, à l'académie Montmartre, à qui il fallait arracher trois mots dans la journée. Ce style chuchoté, ce volume de voix à minima et à la limite du non-dit… Toute sa nature psychopathologique est là, dans ce désir de s'exprimer mais en retenant les choses, et en les lâchant par bribes, comme s'il concédait sa parole, du bout des lèvres, par opposition aux voix viscérales qui viennent des tripes et qui sont très populaires".
Heureusement on commence à l'apercevoir à la télévision de temps en temps.


*de 1963 à 1966
En fait, il souffre d'être différent, de n'appartenir ni au mouvement yéyé, symbolisé par Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Claude François, Françoise Hardy, Richard Anthony... ni au rock américain dont s'inspirent Les Chaussettes Noires ou Les Chats Sauvages. Il ne trouve pas sa place et sa maison de disque ne se prive pas de le lui dire! Philips lui reproche de ne pas être "dans le vent" s'ensuivent 6 mois de dépression pendant lesquels il ne pourra plus écrire une seule ligne.
Et pourtant dans un Discorama de juin 63, Serge va ignorer cette déferlante yé-yé et reprendre confiance en lui :
"La nouvelle vague, je dirai d'abord que c'est moi. Nouvelle vague veut dire qui est à l'avant- garde de la chanson.[…] Je ne tiens pas à mettre des "y" dans mon pseudonyme. […] … Mais ça ne me dérange pas. Je pratique un autre métier, ça (les yé-yé) c'est de la chanson américaine. De la chanson américaine sous-titrée. Moi c'est la chanson française. La chanson française n'est pas morte, elle doit aller de l'avant et ne pas être à la remorque de l'Amérique. Et prendre des thèmes modernes. Il faut chanter le béton, les tracteurs, le téléphone, l'ascenseur… Pas seulement raconter, surtout quand on a dix huit ans qu'on se laisse, qu'on s'est quittés… J'ai pris la femme du copain, la petite amie du voisin… ça marchera pas. Il n'y a pas que ça dans la vie quand même. Dans la vie moderne il y a tout un langage à inventer. Un langage autant musical que de mots. Tout un monde à créer, tout est à faire. La chanson française est à faire. Il faut plaire aux femmes d'abord puisque c'est la femme qui applaudit et le mari suit".
Amoureux, Serge doit l'être puisqu'il convole en justes noces, le 5 janvier 1964 avec une femme d'une grande beauté, Françoise Antoinette Pancrazzi, dite Béatrice.
"Avant le mariage on avait vécu à la colle et tout baignait : après, les choses ont commencé à virer au vinaigre : elle n'acceptait pas ce métier de rencontres…".
Au retour de son voyage de noces Serge entame la promo de son album charnière, au style épuré et dépouillé. Mais les ventes ne vont pas dépasser les 1.500 exemplaires.



*de 1966 à 1967
En 1966 Serge divorce de Béatrice puis se remet en ménage avec elle alors même que le divorce vient d'être prononcé.Il passe l'été 1967 à Belle-Île-en-Mer avec Béatrice et Natacha.
Son nouveau super-45 tours est publié en janvier 1966, dès le mois de mars il va se retrouver en tête des hit parades, Serge obtient enfin le succès et bénéficie du coup d'une certaine idolâtrie :
"J'étais un séducteur frénétique à ce moment-là : les filles faisaient la queue, si j'ose dire. C'est tout juste si elles ne se couchaient pas sur le pas de la porte en attendant leur tour. Certains jours j'en avais ras le cul et je décidais de ne recevoir personne : j'allais m'acheter des boîtes de conserve que je me réchauffais, je m'installais devant ma petite table portable et je me disais : "Enfin ! plus de gonzesses !". Deux jours plus tard, je recommençais".
C‘est le 12 avril de cette même année que le photographe Jean-Marie Perrier met en scène la fameuse "photo du siècle" pour le magazine Salut les copains en réunissant 47 vedettes de la génération yé-yé, dont Gainsbourg. Dans un collector sorti à cette occasion, on apprendra que la boisson préférée de Gainsbourg est le Bourbon au ginger ale, son hobby, les filles, son peintre favori Paul Klee, ses musiciens, James Brown et Igor Stravinsky, qu'il aime lire Nabokov.
En mai Serge participe au nouveau Sacha Show, il compose pour Michèle Arnaud et pour son fils Dominique Walter, pour Mireille Darc et pour Serge Reggiani (un album exclusivement consacré à Boris Vian) et une comédie musicale Anna qui ne fut rediffusée à la télévision qu'en 1990.
"C'est à cette époque-là que j'ai battu mon record d'insomnies voulues, dit-il, je n'ai pas dormi pendant huit jours. La nuit je composais la musique de ce qui allait être enregistré le lendemain. Le matin j'étais aux sessions en studio et l'après-midi je tournais […] Après ça, j'ai dormi 48 h non-stop".


*de 1967 à 1973
Il est très déprimé, très affecté, voire suicidaire. Il se retranche dans son pavillon de la rue de Verneuil, mais il s'affiche rapidement avec de jolies femmes et pousse le cynisme jusqu'à tenir un carnet dans lequel il leur attribue une note. Il ne s'attache à aucune. Il tourne aussi beaucoup pour le cinéma. C'est en tournant les essais pour le film de Pierre Grimblat, Slogan que Serge rencontre celle qui va désormais marquer sa vie professionnelle et personnelle, Jane Birkin. Elle a alors 20 ans, un bébé sur les bras, Kate, et vient de divorcer de John Barry, compositeur oscarisé. La prise de contact se passe très mal, Serge lui reproche de ne pas savoir parler un mot de français, elle se met à pleurer, il attendait Marisa Berenson pour lui donner la réplique, peut-être pour la séduire aussi, et il se retrouve face à une gamine inconnue!
En peu de temps ils vont s'apprivoiser pour ne plus se quitter pendant près de douze ans.
En aout, Jane part à Saint-Tropez pour le deuxième rôle féminin du film La Piscine, avec Maurice Ronet, Alain Delon, et Romy Schneider. Jane Birkin :
"Serge était jaloux de Delon, il le trouvait trop beau ! A Nice il a réussi à louer une voiture quatre fois plus grande que celle d'Alain.[…] Dans cette énorme limousine, très flash, on était obligés de pendre les couches de ma fille Kate, et puis il y avait le landau et la nurse, et Serge gémissait : "Ma belle voiture ! on dirait une caravane arabe ! …""
Françoise Hardy attend Serge à Paris pour travailler avec lui, après lui avoir écrit le texte magnifique de L'anamour Serge accepte de mettre ses mots sur une musique composée par un autre, ça sera l'énorme tube du tout début 1969 : Comment te dire adieu.
Ils partent au Népal tourner un film pour Cayatte: Les chemins de Katmandou. A leur retour ils s'installent au 5 bis rue de Verneuil, avec Kate Bary, la première fille de Jane, dans cette maison noire du haut en bas, véritable musée imaginaire, fouillis d'objets hétéroclites et précieux.
A la fin de l'année 1968 ils enregistrent ensemble, à Londres au studio Chappell, une nouvelle version du sulfureux Je t'aime moi non plus. Cette fois, le disque est commercialisé et la version de Gainsbourg-Birkin devient célébrissime, elle fait le tour des discothèques d'Europe et d'outre Atlantique.. Cependant, de nombreux pays interdisent le titre et Gainsbourg lui-même décide de le retirer du premier album qu'il sort avec sa nouvelle compagne. Serge et Jane deviennent un couple hautement médiatique, une période riche et heureuse commence enfin pour lui qui reprend goût à la vie et à la création. Il se consacre à sa vie personnelle stabilisée, et suit sa compagne sur la plupart de ses tournages.


Le 15 mai 1973, il a 45 ans, Serge bénéficie de son premier sursis, première crise cardiaque :
"Si elle est irréversible, (la maladie) je ne supporte pas. Je n'aime pas l'univers carcéral des hôpitaux et cliniques de luxe. Je me démerderai pour abréger l'affaire."
Mais vous savez bien que "l'homme est le seul animal sur cette terre qui sait qu'il va mourir et j'ai eu pas mal de sursis dans ma vie".
Il parvient à s'abstenir d'alcool et de tabac pendant les six à huit semaines qui suivent son hospitalisation... pas plus. Sent-il que l'étau ne va pas tarder à se resserrer?
Dans un entretien accordé à Michel Lancelot au mois de septembre, il fait le point :
"Quand tout va mal il faut chanter l'amour, le bel amour et quand tout va bien chantons les ruptures et les atrocités. Elle est la fille que j'attendais. Ça ne s'est pas su comme ça au départ, il y a eu une mutation en moi. Je pense qu'elle est la dernière, si elle me quitte… J'aime cette fille, je peux le dire, j'ai jamais dit ça de personne. […] J'avais quelques amis, j'en aurai un peu moins. Je deviens un peu plus difficile. J'étais déjà misogyne, je deviens misanthrope. Vous voyez, il ne me reste pas grand chose, mais il me reste des choses essentielles comme mes enfants, ma femme et la création. Ça continue. Avec l'esprit plus lucide et les mains qui ne tremblent plus, enfin presque plus. L'apport de l'alcool et du tabac sur l'intellect, pour moi, c'était très nocif. J'étais tellement saturé que je restais des nuits entières sans rien trouver. J'allais assez vite… donc j'ai vu beaucoup de paysages défiler mais j'ai accroché un platane, alors maintenant je sais que je suis légèrement blessé au cœur, j'espère que c'est pas très grave, que je pourrai survivre".
Fin septembre, il enregistre Vu de l'exterieur :
"je voulais être destroy sur la chanson d'amour mais en filigrane on comprend que la petite, je l'aime… je n'ose pas le dire parce que je suis un garçon extrêmement décent. En fait je suis indécent par ma décence".
En avril 1974, pour la première et dernière fois de sa vie, Serge appose sa signature sur un appel à voter pour un candidat, en l'occurrence : Giscard d'Estaing.
"Si j'ai soutenu Giscard, dira-t-il un an plus tard, c'est pour des raisons avouables. Je n'ai aucune sympathie pour Mitterrand. Il s'est mouillé dans le passé dans des positions trop équivoques […] Depuis longtemps, j'avais repéré Giscard d'Estaing comme un homme intègre et brillant. C'est tout… Je dois ajouter qu'il y avait pas mal de provocation volontaire dans mon choix, chose que je n'avais plus faite depuis longtemps". Puis il avouera plus tard : "Ben… j'ai fait une connerie. Je trouvais que Giscard était un bon ministre des Finances, un très bon lieutenant-colonel. Il s'est avéré qu'il était un piètre général".


*de 1980 à 1982
En janvier 1980, il donne 2 concerts à Bruxelles, véritables triomphes. Même succès à Cannes, au Midem où Europe 1 et Philips lui décernent disque d'or et disque de platine. Il publie un comte parabolique, Evguénie Sokolov.
"Evguénie, c'est un type qui se détruit sciemment parce qu'il veut la gloire et la gloire le détruit, donc c'est quelque part autobiographique" dit-il.
Gainsbarre a t'il détruit Gainsbourg ?
La gloire a t'elle détruit le couple mythique ?
En tout cas, Serge paye cher le prix de ses excès. Jane, le quitte en aout 1980, emmenant les filles Kate, et Charlotte. Au bout de 12 années de vie commune, ne supportant plus de le voir se détruire et se perdre, elle déserte la rue de Verneuil et le laisse plus désemparé que jamais.
"Jane est partie par ma faute, confiait Serge quelques temps après, je faisais trop d'abus, je rentrais complètement pété, je lui tapais dessus. Quand elle m'engueulait, ça me plaisait pas : deux secondes de trop et paf.. elle en a subi avec moi mais ensuite c'est devenu une affection éternelle. […] J'ai eu une fille en or mais elle s'est tirée. […] Elle m'a jeté et c'était bien fait pour ma gueule, puisque j'lui cassais la sienne".
Son chagrin est immense, il crève de ne plus voir ses enfants, il touche le fond.
Il se jette dans le travail : un album pour Jacques Dutronc, Guerre et pets, la musique du film de Claude Berri Je vous aime et un rôle aux côtés de Catherine Deneuve qui rappelle inévitablement son propre rôle.
"Claude Berri s'est inspiré de ma vie, d'une certaine façon. Dans le scénario, je fais souffrir Catherine. J'ai été méchant, moi aussi, très méchant".
Pour Catherine il écrit Dieu est un fumeur de havanes qu'il interprètera avec elle.
En 81, il lui écrit un album entier, Souviens-toi de m'oublier que Libération chroniquera quelques mois plus tard, assorti d'un calembour à la Gainsbarre :
"Deneuve ? non, D'occase !".
La réaction de Catherine à cette grossièreté sera télégraphique et sans appel :
"Vous ne serez jamais assez ivre à mes yeux pour justifier vos jeux de mots à Libération STOP Il faut savoir résister à certaines tentations STOP Vous ne pourrez jamais noyer vos regrets et malgré vos triomphes je sais que vous êtes inconsolable pour des raisons qui ont cessé de m'intéresser STOP J'avais de l'affection pour vous mais plus d'indulgence serait complaisant".




*de 1982 à 1985
Nouveau scandale, en janvier 82 lors de l'émission Droit de réponse animée par Michel Polac et consacrée à la mort de Charlie Hebdo, où Serge s'exhibe affublé d'un long ballon de baudruche qui sort de son pantalon tel un sexe démesuré, les chaises volent ainsi que les injures, Gainsbarre prend le pas sur Gainsbourg, le lendemain l'animateur fait des excuses au journal de 13 heures.
Depuis un an, il enchaîne les spots publicitaires, Brandt, Roudor Saint Michel, plus tard Lee Cooper, la Renault 9, les soupes Maggi. Il écrit des chansons pour Julien Clerc, Diane Dufresne. En mai 1982 Pierre Lescure, directeur des programmes de variétés à Antenne 2, lui remet un disque d'or pour Mauvaises nouvelles des étoiles. Puis Serge part dans la jungle tropicale gabonaise tourner Equateur dans des conditions climatiques pénibles. Francis Huster remplace Patrick Dewaere avec lequel Serge révait de tourner. Le film sera un échec commercial à sa sortie. Au festival de Cannes (1983) il se fait huer et chahuter.
Cette même année il devient parrain (ou papa 2 comme il se nomme) de Lou, la fille de Jane et de Jacques Doillon. Il s'enfonce dans la déprime, se "cuite" de plus en plus souvent, mais son inspiration est intacte, il est toujours très sollicité par les annonceurs : Gini (avec Bambou), Orelia (sorte d'Orangina américain), Palmolive (shampooing), Friskies (nourriture pour chiens) ou encore Roumillat (fromage) et Anny Blatt (laines).
Il compose deux albums, l'un pour Isabelle Adjani, l'autre pour Jane Birkin. Dominique Blanc-Francard :
"Il buvait beaucoup et il était déjà fortement imbibé en arrivant le matin. A l'époque de ces deux albums, il fonctionnait aux cocktails. Il emmenait un shaker dans sa mallette, il en préparait à base de bourbon, des trucs à dégommer un bœuf, il en buvait trois dans la journée, un dé à coudre aurait suffi à retourner le cerveau d'un être humain normalement constitué, lui les buvait dans un grand verre à bière. Ensuite il est passé au 102, il avait un verre dans chaque main pour faire la stéréo, mais ça ne l'empêchait pas de travailler".


*de 1985 à 1988
Au printemps 1985 Serge perd sa mère, Olia, âgée alors de 92 ans. Au même moment, sous l'œil attendri et admiratif de Serge, Jane Birkin monte sur la scène d'un théâtre pour donner la réplique à Michel Picolli dans La fausse suivante.
Depuis quelques temps Gainsbourg est l'invité rêvé des plateaux télé, doué pour provoquer des scandales qui font grimper l'audimat, il est de plus en plus souvent sollicité pour des émissions. Alors qu'il participe en direct à l'émission télévisée de Patrick Sabatier, au cours de laquelle il doit répondre aux questions souvent hostiles des téléspectateurs, il établit un chèque de 100.000 francs pour Médecins sans frontières et retourne l'opinion en sa faveur.
Le 19 septembre Jack Lang lui offre la croix d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres. Serge est particulièrement fier d’être directement décoré officier, et non chevalier comme Coluche ou Clint Eastwood. Michel Drucker :
"Gainsbourg a touché, surtout au cours des dernières années, la France profonde, celle de Coluche, parce qu'il avait ce côté clownesque qui plait aux blaireaux. Mais il n'a jamais cessé de séduire les gens plus exigeants, l'élite intellectuelle".
Puis il retourne à New York pour l'enregistrement de son dernier album studio, You're Under Arrest.
Du 19 septembre au 27 octobre, il remonte sur scène, au Casino de Paris accompagné de musiciens et de choristes américains qui ne le quitteront plus, il arrête complètement de boire, et se produit en province dans des concerts intitulés C’est ma tournée (23 dates en 26 jours!).


*de 1988 à 1991
Serge s'ennuie… Thomas Dutronc, 15 ans, lui tient compagnie de temps à autres… ainsi que ses amis fidèles : Jacques Wolfsohn, Jacques Dutronc. Enfermé dans son alcoolisme, en panne textuelle, en état permanent d'ébriété, il souffre de plus en plus d'angoisses liées aux affres de la création. Gainsbourg :
"Connaissez-vous le "Cocktail Désespoir" de Cocteau ? Je ne l'ai jamais essayé, faut pas déconner, mais voici ce que ça donne, je cite : "Remplir à moitié le shaker de glace et d'eau de cologne, mettre deux gouttes d'alcool de menthe de Ricqlès, un doigt de shampoing, secouer, servir mousseux avec des pailles dans un verre à dents".C’est superbe, non ?"
Au début de l'année 89 il est hospitalisé à cinq reprises, les médecins se montrent très alarmistes, et l'avertissent du risque de cécité qu'il encourt.
Au mois de Mars, il sort un album pour Bambou Made In China mais c'est un échec commercial. Bambou n'a aucune formation musicale et Serge est en panne d'inspiration.
Au mois d'avril il subit une ablation d'une tumeur au foie, l'opération dure plus de six heures.
"Il paraît que dans le bloc chirurgical j'étais le mec le plus courageux… C'est pas drôle les enfants, j'ai souffert dans ma chair, mais je suis stoïque. Quand je me suis réveillé après l'opération j'avais des tubes partout, dans le nez, dans le fion, dans les reins, dans la queue, mais en voyant tous ces fils, émergeant de l'anesthésie, j'ai eu un réflexe insensé : j'ai demandé : "On est sur scène ? Soundcheck ! C’est bon ? Où sont mes musicos ?"Je me croyais au Zénith ! ".
En mai il est l'invité de Nulle part ailleurs, sur Canal+, et apparaît en forme, gai, enjoué, vif, et… à jeun. Les médecins lui ont strictement interdit l'absorption d'alcool, il s'y tient, pendant quelques mois seulement.
A l'automne sort un coffret de 9 CD De Gainsbourg à Gainsbarre assorti d'une pub qui veut déjouer le destin : "Gainsbourg n'attend pas d'être mort pour être immortel".
Invité par Patrick Sabatier pour son émission Et si on se disait tout fin septembre, il avoue :
"Mon deal avec la mort ne regarde personne, que je reboive et que je refume, c'est mon problème".
Une semaine plus tard il entre en urgence à l'hôpital américain suite à un malaise cardiaque.

mardi 28 août 2007

Matthieu Chédid


Né le 21 décembre 1971 à Boulogne-Billancourt, près de Paris, Matthieu Chédid est le fils aîné du chanteur Louis Chédid, et petit-fils de l'écrivain Andrée Chédid. Dans un milieu culturellement riche, le jeune garçon découvre très tôt le dessin puis la musique. Le dessin par la bande-dessinée, dont il est passionné et qu'il va pratiquer pendant des années; la musique par le biais de son père et des musiciens de celui-ci, souvent invités à la maison familiale.
Après le succès de Louis dès 1973 (dont le tube T'as beau pas être beau sur lequel Matthieu fait les choeurs avec sa soeur Emilie), le jeune homme fréquente beaucoup les studios d'enregistrement. Il y apprend le métier et la guitare, dont il devient rapidement virtuose.
Premiers groupesSes premiers groupes ne sont pas des formations de lycées. Quand on a un père célèbre, les copains le sont aussi. De Julien Voulzy à Pierre Souchon (qui formeront plus tard Les Cherche Midi), en passant par Mathieu Boogaerts, Matthieu s'essaie rapidement à la chanson.
Ses premiers groupes, les Poissons rouges, Mat Mat ou les Bébés fous, ont une durée de vie très limitée, mais ne découragent pas le jeune artiste. Bien au contraire, au service des autres, il se produit dans de nombreux concerts. Il accompagne notamment NTM, Billy Ze Kick, Philippe Chatel, Sinclair et bien sûr son père.
Puis il rentre en studio pour Faudel ou Jane Birkin. A 26 ans, il sort son premier album et invente par la même occasion le personnage farfelu de M. Son look est sa marque de fabrique. Ses cheveux formant un M sur sa tête et ses costumes acidulés font de lui un extra-terrestre de la chanson. Et ça marche: Le baptême, son premier album, est un véritable succès.
Toujours la scèneIl enchaîne sur scène, mais cette fois en tête d'affiche, et remplit les salles parisiennes de plus en plus grandes. En première partie de Texas, il joue même à Bercy devant plus de 10 000 personnes ! Puis son deuxième opus, Je dis aime, sorti en 1999, le révèle définitivement au public. Il remplit même l'Olympia dès le printemps 2000, consécration pour tout artiste.
La même année, il remporte, à seulement 28 ans, la Victoire de la Musique de l'artiste masculin. Artiste prolifique et populaire, M sort en 2001 un double live, Le tour de M, qui témoigne de son énergie sur scène et de sa popularité auprès de la jeunesse.
Une vie à cent à l'heureToujours en mouvement, rien n'arrête M. En peu de temps, il enregistre un album instrumental Labo M, fruit de son expérience studio, puis sort fin 2003 son album Qui de nous deux ?, rendant hommage à sa fille Billie née le 1er mai 2002.
Jeune papa, artiste complet, personnage ludique et déjanté, Matthieu Chédid est un artiste à part entière, dont l'oeuvre, riche et colorée, dénote complètement de celle de son père Louis Chédid. En quelques années, il est parvenu à se débarrasser de cette image de "fils de" et supplante parfois même dans le coeur du public, la notoriété pourtant sans faille de son père.

dimanche 19 août 2007

Jean-jacques Goldman




Même sans le savoir, il y a de fortes chances que vous soyez en train d'écouter du Goldman... De Céline Dion à Patricia Kaas, en passant par Khaled, l'homme est en effet devenu un redoutable faiseur de tubes. Itinéraire singulier que celui de ce musicien. Modeste sans affectation, il vit dans le même pavillon de banlieue depuis ses débuts, se méfie des paillettes du show-biz comme de la peste, et n'en veut même pas aux rock-critics qui, pendant des années, l'ont éreinté ! Il faut dire que le public, lui, a répondu présent depuis bien longtemps. Goldman est un homme en or, à tous les sens du terme.
Il est né à Paris le 11 octobre 1951. Ses parents sont des immigrés juifs polonais, arrivés en France dans les années 30 et naturalisés au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, grâce à leur participation à la Résistance. Militants communistes, Alter Goldman et Ruth Ambrunn se sont mariés en juin 1949. Troisième d'une famille de quatre enfants, Jean Jacques a vécu une enfance qu'il qualifie de banale, dans le XIXème arrondissement parisien, puis à Montrouge en banlieue.
Très tôt ses parents lui font apprendre le violon, puis le piano. A l'âge de 14 ans, il est choriste dans la chorale de l'église de Montrouge, les Red Mountain Gospellers. Il joue aussi de la guitare et de l'orgue sur le 45 tours que le père Dufourmantelle, directeur de la chorale décide d'auto-produire. C'est le premier contact du jeune homme avec les studios d'enregistrement.
A l'échec et sur la route
Il découvre aussi ce qui sera sa grande révélation musicale, Aretha Franklin et son célèbre tube soul "Think". Cela lui fait l'effet d'un électrochoc. En 1968, il abandonne ses études de musique classique. Il apprend la guitare. Il joue avec différents groupes, dans les bals et les discothèques. Avec le groupe Phalanster (le nom fait référence aux théories utopistes d'un philosophe et économiste français du XIXème siècle, Charles Fourier), Goldman se produit même dans la célèbre salle du Golf Drouot. En parallèle, il continue sa scolarité tout à fait normalement et obtient le baccalauréat D avec mention, en 1969.
Ses parents lui conseillent de poursuivre des études de commerce et Jean-Jacques n'y voit aucun inconvénient. C'est ainsi que de 70 à 73, il est inscrit à l'EDHEC (Ecole des Hautes Etudes Commerciales) à Lille. Loin de Paris et de son ébullition musicale, il perfectionne la pratique de la guitare et écoute avec ferveur Jimmy Hendrix et tous les "guitar heroes" des années 70. Durant les vacances scolaires, il effectue avec un ami de longs voyages qui le mènent du Canada aux Etats-Unis et au Mexique. Comme beaucoup de jeunes de sa génération, il "fait la route" et part à l'aventure, comme dans le livre de Jack Kerouac.
Après l'obtention de son diplôme de commerce, il revient à Paris et se sent regagné par la fièvre musicale de la capitale. Il effectue son service militaire dans l'armée de l'air en 74-75. Finalement décidé à faire de la musique son métier sans pour autant avoir une ambition très précise, Jean-Jacques Goldman acquiert les rudiments de la profession entre guitare, chant et composition. Il découvre Léo Ferré en allant voir un groupe de rock progressif, Zoo. C'est le temps des albums-concept et des longs délires symphoniques rock.
Thaï Phong
La rencontre avec deux guitaristes d'origine vietnamienne, Khanh, ingénieur du son et Taï alors employé de banque, est décisive. A la recherche d'un musicien qui vienne compléter leur formation, ils sont séduits par la compétence musicale mais aussi vocale de Goldman. Ils créent le groupe Taï Phong ("Grand Vent" en vietnamien), qui est renforcé par l'arrivée de Jean-Alain Gardet aux claviers et de Stéphane Caussarieu à la batterie. Ils ont la passion du travail en studio. Après un an de répétition, ils font le tour des maisons de disques et finissent par signer chez WEA. En 1975, sort un premier album avec un premier tube, slow pop de l'été, "Sister Jane". Ce succès les motive pour écrire un second album qui sort en 77 : "Windows". Maturité pour certains, évolution et démarcation des modèles de musique anglo-saxonne pour d'autres sont les caractéristiques de ce nouvel opus. En 1979, un troisième album "Last flight" vient clore l'aventure du groupe. Michaël Jones, guitariste gallois, est à cette occasion venu rejoindre le groupe que Gardet et Taï ont abandonné. Le rock symphonique et progressif est maintenant dépassé. Remarquons que durant ces quatre années, Jean-Jacques Goldman a enregistré trois 45 tours solo qui sont passés inaperçus : "C'est pas grave Papa" en 76, "Les Nuits de solitude" en 77 et "Back to the city again" en 78. Ces disques sont loin d'être des chefs-d'oeuvre et n'éclairent guère la suite de sa carrière.
Après cette expérience collective, Jean-Jacques Goldman s'installe un petit studio chez lui et compose des chansons en français, qu'il a l'intention de proposer à d'autres interprètes. Sa femme Catherine, qu'il a rencontrée en 72, le soutient et l'encourage à persévérer dans cette voie.
En 81, un jeune producteur du nom de Marc Lumbroso remarque une de ses compositions et lui fait faire une maquette qu'il propose à Epic, le label des nouveaux talents de CBS : "Il suffira d'un signe". Le titre sort en 45 tours, dure un peu plus de 6 minutes et enthousiasme plusieurs radios. Il se vendra à près de 500.000 exemplaires. Jean-Jacques Goldman signe un contrat pour cinq albums avec Epic.
Il décide de choisir onze titres et veut appeler l'album "Démodé". Sa maison de disques s'y refuse pour raison de marketing. L'album sort finalement sans titre. Un second 45 tours "Quelque chose de bizarre" n'a pas le succès escompté. Mais la machine est lancée et on peut sans doute dire que là est le dernier échec de l'artiste.
La musique est bonne


Epic le persuade aussi d'adapter ses titres en langue étrangère afin de s'exporter. C'est ainsi que le chanteur écrit "Just a little sign" qui sort en Allemagne, ainsi que "Como tu", en Espagne sans aucun succès.
En 1982, sous la pression de la maison de disques, Jean-Jacques Goldman sort un second album qu'il veut appeler "Minoritaire". Une nouvelle fois, il essuie un refus et le disque sort sans titre. "Quand la musique est bonne" est le premier extrait et connaît un succès phénoménal. Sa voix relativement haut perchée et ses mélodies bien ficelées deviennent la marque de reconnaissance du chanteur. Mais les textes sont sans doute ce qui est le plus important pour son nouveau public. Ils ont d'ailleurs un très grand impact. Ses titres révèlent une personnalité intègre, mais rien de la vie privée du chanteur ne transparaît. Sa sincérité semble être la principale raison de son succès.
Un second titre, en 83, est extrait de l'album et s'intitule "Comme toi". Littéralement propulsé aux sommets des hit-parades, ce titre permet à Jean-Jacques Goldman de recevoir le Diamant d'Or de la Chanson Française. Le troisième extrait "Au bout de mes rêves" le confirme comme une nouvelle valeur de la chanson française. Malgré ses réticences, il accepte de faire une tournée qui dure jusqu'en mai 84 avec un crochet par l'Olympia à Paris du 26 mars au 1er avril.
Sans look spécifique ni vie privée tapageuse, Jean-Jacques Goldman est un individu relativement timide qui supporte assez mal le système de vie imposé par le show-business. Dès qu'il revient chez lui, il rejoint sa femme et ses enfants (Caroline née en 76 et Michaël né en 1980, un troisième naîtra en 84). Il essaie aussi de les préserver de toute l'agitation qui l'entoure.
Fidèle
En harmonie avec sa façon de vivre et de penser, le chanteur conquiert le public grâce à une image légèrement décalée par rapport au reste de la profession. Il sort en 84, un troisième album au titre nettement plus consensuel "Positif". En quelques mois, il se vend à 500.000 exemplaires et devient disque de Diamant en 95, soit 1 million d'exemplaires vendus. John Helliwell, le saxophoniste de Supertramp est venu prêter main forte. Le premier extrait "Envole-moi" connaît le même succès que les précédents 45 tours. Il est suivi d'un second "Encore un matin" puis de "Long is the road". L'album est ainsi dédicacé : "A ceux qui resteront fidèles, quand il sera moins facile de l'être", comme si le chanteur, méfiant, gardait suffisamment de lucidité sur sa notoriété et l'engouement du public.
Toujours dans le même état d'esprit, Jean-Jacques Goldman sort en 85 un nouvel album "Non homologué". Sur la pochette, on le voit sourire, plus détendu et acceptant sans doute mieux son statut de vedette. Sa voix s'est d'autre part, affirmée. La première chanson s'intitule "Compte pas sur moi", clin d'oeil à sa biographie. Le public, quant à lui, plébiscite "Je te donne", chanté en duo avec Michael Jones qui n'hésite pas à s'investir pour son complice depuis plusieurs années. Musicalement très efficace et proche de la tendance rock FM américain, cette album est très homogène. Avec le soutien de textes bien ficelés et évidents comme "La vie par procuration" par exemple, c'est un album que tous trouvent réussi.
Se refusant à prendre des positions politiques claires, Jean-Jacques Goldman n'est pas moins issu d'une génération qui connût les affrontements de 68, les mouvements d'idées et les différentes idéologies qui en découlèrent. Sensibilisé aux problèmes de la société, il accepte en 85 de participer au disque de l'Ethiopie (récolte de fonds pour lutter contre la famine dans ce pays), au concert des Potes le 15 juin sur la place de la Concorde, sous l'égide de l'organisation anti-raciste SOS Racisme et enfin à l'écriture de la chanson pour les Restos du Coeur (oeuvre caritative d'aide aux sans-abri).
Grand-frère
Au plus fort de son succès, voilà Jean-Jacques Goldman mis au pilori par la presse nationale qui ironise sur son côté "gentil", qui dénigre ses textes pour leur simplicité voire leur niaiserie et qui enfin trouve ses compositions musicales faciles et sans intérêt. C'est au moment de ses concerts au Zénith en septembre 85 (du 3 au 20) que la crise atteint son paroxysme. Se refusant jusque-là à tout commentaire, le chanteur achète une double page dans le quotidien "Libération" où sont reproduites ses plus mauvaises critiques. Répondant ainsi avec humour, il signe de sa main et à l'attention du public "Merci d'être venu quand même". En définitive, l'ensemble des concerts donnés durant la tournée sont "sold out" sans campagne d'affichage. On parle même de "Goldmania" car ce sont en majorité des jeunes filles qui sont attirées par les chansons de Jean-Jacques Goldman, comme si elles avaient trouvé un grand frère.
La tournée se poursuit d'ailleurs en 86. Un autre 45 tours sort : "Pas toi". L'artiste participe à nouveau au concert de SOS Racisme le 14 juin, et il enchaîne sur une tournée d'été avec le groupe anglais Cock Robin. En juillet, il donne un concert à Québec et deux à Montréal, en compagnie de Robert Charlebois. Il signe aussi un album entier pour Johnny Hallyday qui s'intitule "Gang" et sort lui-même un double live enregistré sur la tournée. Le 22 novembre, il est élu chanteur de l'année aux Victoires de la Musique (récompense française décernée par les professionnels).
En juin 87, sort un nouveau 45 tours intitulé "Elle a fait un bébé toute seule". Goldman évoque ici l'émancipation des femmes, avec une note de tendresse. Il ne pense d'ailleurs pas que cela puisse faire un grand succès. Mais il se trompe et en définitive le public adhère une fois de plus à cette chanson au texte simple et efficace. En octobre, sort un double album que personne n'attendait vraiment. "Entre gris clair et gris foncé" est enregistré dans les conditions du direct avec quelques musiciens. Il se vend à quelques 250.000 exemplaires en un mois et atteindra le million dix ans après. Goldman parle de lui-même et de ses propres doutes d'une façon assez intimiste, comme dans "Puisque tu pars". Parmi les belles surprises, on trouve "Là-bas" duo avec une jeune sri-lankaise rencontrée dans le métro parisien, Sirima.
Toujours aussi peu présent dans les médias, Jean-Jacques Goldman l'est nettement plus sur scène. La tournée qu'il entreprend en 88, est sans précédent. Il effectue d'abord plusieurs concerts à Paris dans diverses salles : 3 jours au Bataclan, 3 jours à l'Olympia, 10 jours au Palais des Sports et 15 jours au Zénith. Le désir de ne pas faire comme les autres et de surprendre le public est toujours présent. En juillet, il participe au festival de la chanson francophone, les Francofolies de la Rochelle. En septembre, débute réellement le périple à travers la France, et même l'Afrique de l'ouest (147 dates). L'artiste révèle sur scène une présence que lui-même ne devait pas soupçonner à ses début. Entourés de quelques musiciens de talents comme Michaël Jones à la guitare ou Pinpin au saxophone, il déchaîne les foules avec des chansons commerciales, de qualité.
Enfoiré

Après ces quelques années trépidantes et quelques démêlées avec la presse, l'artiste est enfin reconnu comme un auteur-compositeur et interprète de talent à tel point que le quotidien international, le Herald Tribune lui consacre un long article laudateur intitulé "Normal Pop Idol" au moment où il se produit le 3 mars 88 au Palladium de New York.
Place à un peu de repos pour l'artiste. Ce n'est qu'en novembre 89 qu'il va entreprendre une tournée destinée à récolter des fonds pour l'association des Restos du coeur de son ami Coluche. La "Tournée des Enfoirés" comme on l'appelle, réunit outre Jean-Jacques Goldman, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Véronique Sanson et Michel Sardou.
Après cette année de transition, le chanteur envisage une nouvelle forme de travail. Il commence à écrire des chansons qui pour la plupart, sont des duos ou des trios. Il parle d'un projet de trio à Michael Jones, qui n'en est pas à sa première expérience de chanteur et à Carole Fredericks, une des choristes que l'on pouvait entendre sur les tournées précédentes. En novembre 90, sort "Nuit", le premier extrait de l'album "Fredericks-Goldman-Jones". Ce dernier contient dix titres et sort en décembre. Entre la voix claire et fragile de Goldman, le coffre impressionnant de Carole Fredericks et l'accent anglais de Jones, le disque est en fait le début d'une nouvelle ère. Le chanteur éprouve dorénavant le besoin de s'exprimer au sein d'un groupe, comme ses idoles anglo-saxonnes le faisaient dans les années 70. En juin 91, l'album atteint le score de 600.000 exemplaires vendus. Du 4 au 9, le trio monte sur scène, dans un endroit plus habitué aux exploits sportifs qu'aux concerts, le vélodrome Jacques Anquetil (soit 12.000 spectateurs chaque soir) à Vincennes, près de Paris. Il part ensuite pour une tournée-marathon à travers la France et le monde (Ile Maurice, Vietnam, Cambodge, etc) jusqu'en 1992. Un album live "Sur scène" sort dans une pochette en métal forgé.
L'année 93, bien que plus calme, ne le laisse pas inactif : il écrit et compose plusieurs chansons pour >Marc Lavoine sous le pseudonyme de O.Menor et pour Patricia Kaas, un titre qui devient vite un tube, "Il me dit que je suis belle" (sous le pseudonyme de Sam Brewski).
Amnesty
Début 94, le même trio Fredericks-Goldman-Jones sort un nouvel album "Rouge". Les trois artistes convient les Choeurs de l'Armée Rouge à chanter sur le titre qui a donné son nom à l'album. Entre riffs de guitare et choeurs lyriques, cet album semble légèrement moins inspiré que le précédent. On reconnaît pourtant la qualité des textes. L'album se vendra à un million d'exemplaires.
Répondant souvent aux sollicitations d'organisations caritatives et antiracistes, Goldman et ses deux acolytes, Jones et Fredericks, donnent une série de concerts dans le club de jazz parisien, le New Morning en mai 1994, au profit d'Amnesty International. Dans une ambiance intimiste, lié à l'endroit, des versions acoustiques de ses dernières chansons et d'anciens succès montrent un artiste motivé qui ne ménage pas sa peine devant des spectateurs toujours aussi enthousiastes.
En décembre 95, Carole Fredericks sort un album solo "Springfield". Goldman lui compose deux musiques, pour "Change" et "Jesus in me". Mais le plus gros travail qu'il ait effectué cette année-là est sans nul doute l'album de Céline Dion "D'eux". Paroles, musiques et arrangements sont signés Goldman, ne laissant rien au hasard. Le professionnalisme de la chanteuse québécoise et surtout sa voix exceptionnelle ont séduit l'auteur-compositeur qui a proposé de lui-même de concevoir ces douze chansons. L'énorme succès de cet opus confirme l'efficacité de Goldman en temps que "faiseur de tubes".
Le 11 février 97, l'algérien Khaled reçoit la Victoire de la chanson de l'année pour "Aïcha". Jean-Jacques Goldman sort des coulisses pour chanter avec l'interprète avec qui il a écrit le titre. Nouvelle collaboration, nouveau succès.
Il passe et repasse
Après une nouvelle participation à l'album de Patricia Kaas sorti en 97, c'est son propre album qui sort en août 97 : "En passant". Il revient à une formule solo. Album mélancolique où il est souvent question de partir, de quelques univers étrangers et de rêveries, le style a quelque peu changé depuis ses débuts. Emprunt de rythm'n'blues et de blues, supporté par des guitares omniprésentes, ce nouvel opus utilise aussi le charme des balalaïkas dans "Natacha" ou la magie des percussions orientales dans le simple "Sache que". uvre la plus personnelle depuis longtemps, "En passant" est tout de même la continuation d'un travail entrepris par un musicien et chanteur de grande expérience et à l'inspiration constante. Le public le sait très bien et on comptabilise environ 1.250.000 exemplaires d'albums vendus, début 1998.
Après un tour de chauffe en septembre avec pour seul compagnon de scène son ami, le guitariste Gildas Arzel, Goldman se lance en 98 dans une nouvelle tournée à partir du printemps. Mais dans la ligne de son album, c'est en solo, sans Carole Fredericks ni Michael Jones (toutefois présents parmi les musiciens), que Jean-Jacques Goldman apparaît à son public. Il n'avait pas chanté sans eux depuis 1988. Après un Zénith à Paris du 17 au 20 mai, c'est une tournée d'au moins 20 dates qu'il entreprend jusqu'à la fin de l'été, revenant dans la grande salle parisienne du 30 septembre au 4 octobre. Ses activités de chanteur ne l'éloignent pourtant pas tant que çà de son métier d'auteur-compositeur. En effet, en septembre sort un nouvel album de Céline Dion presque entièrement écrit par lui, "S'il suffisait d'aimer". Il semble avoir trouver en elle, l'interprète idéale.
Jean-Jacques Goldman, qui protège sa famille de la notoriété envahissante, vit dans un pavillon de Montrouge, en banlieue parisienne. Homme discret qui souhaite le rester, il s'est constitué une tribu, entre famille et amis, qui lui permet de mieux accepter son statut de star nationale. Ses compositions font partie du patrimoine de la chanson française, alliant qualité et efficacité commerciale. Loin d'être un innovateur, il n'a pas l'ambition d'être autre chose qu'un chanteur populaire.

Renaud


Dernier né (avec son jumeau David) d'une famille de six enfants, Renaud vient au monde à Paris, le 11 mai 1952 dans le 14e arrondissement cher à Brassens.
Fils d'un professeur-écrivain, le petit Renaud appartient à un milieu favorisé quoique modeste. Son enfance se passe sans trop de problème, bien que ses résultats scolaires ne soient pas très brillants.
En fait, il ne s'intéresse très tôt qu'aux matières artistiques et littéraires. Cette scolarité approximative lui fait redoubler sa troisième. Nous sommes en 1967, et le vent de la révolte soixante-huitarde se fait ressentir.
Mai 1968: Renaud, mauvais élève mais passionné de politique et de social, prend part aux évènements, auxquels son père, un peu anar, un peu gaucho, ne s'opposera pas. Cette "révolution" donne à Renaud l'occasion d'écrire ses premiers textes.
Ayant définitivement fait une croix sur ses études, le jeune Séchan décide de devenir comédien, une voie qu'il ne parviendra jamais à suivre mais qui le marquera sa vie durant.
Comme il faut bien vivre, il passe de job en job, et passe ses loisirs à faire de la mécanique ou à aller au cinéma. Son rêve va devenir réalité quand, avec son ami Patrick Dewaere, il débute au Café de la Gare avec Coluche et Romain Bouteille. Mais l'aventure est brève, et Renaud doit se contenter de son boulot de vendeur de livres.
Il ne perd pas pour autant son goût pour l'écriture, et ses premières chansons naissent dans ces années d'oisiveté 72-73. Ses premiers succès, c'est avec ses amis qu'il les rencontre, mais aussi auprès d'un public de la rue, puisque Renaud se met en tête de faire le métro, les sorties de ciné et de spectacles avec sa guitare.
Amoureux de Paname

c'est Paul Lederman, producteur de Coluche, qui aide Renaud à faire réellement de la chanson. A cette époque, Renaud est féru de chanson réaliste, et ses premières compositions ont le ton anar de Hexagone ou de Camarades bourgeois. Ces chansons sortiront en 1975 sur son premier 33 Tours, Amoureux de Paname.
Les premiers concerts suivent la sortie de cet album, et Renaud commence à avoir un certain succès auprès de la jeunesse post-mai 68, une jeunesse anarchiste, opposée au pouvoir et à la société. Elle trouve en Renaud un nouveau porte-parole.
Son deuxième album, Laisse béton est un énorme succès. Même si Renaud pense encore à une carrière de comédien, il a mis un pied sûr dans sa carrière de chanteur. Les concerts plus importants se suivent. On le voit dans toute la France avec ses musiciens (Bourges, Bobino, ...).
Sa réputation de chanteur engagé n'est plus à faire. On le sait qui dénonce les injustices, la guerre et la misère. Cependant, en 1980, son mariage avec Dominique, "sa gonzesse", et la naissance de Lolita leur fille, adoucit un peu le "chanteur énervant". Cette naissance le rend plus serein, plus distant de la vie sociale et politique.
Morgane de toi

En 1983, son album Morgane de toi atteste de cette nouvelle vie et se compose de titres moins agressifs, plus tendres et drôles. Le public est conquis par cette douceur nouvelle avec des morceaux comme Morgane de toi, Dès que le vent soufflera, En cloque, ...
Il devient une star et en profite pour changer de maison de disques. Ses tournées sont populaires et le public, par milliers, est au rendez-vous pour voir Renaud le timide, le tendre. Il y discute avec ses fans, instaurant un dialogue empreint d'humour et de tendresse, loin des grosses machines du show-biz.
Son album suivant, Mistral gagnant, ne fait que confirmer la tendance engagée avec Morgane de toi. Tournées, voyages, écriture, occupent la vie de Renaud. Jusqu'à la mort de son meilleur ami Coluche en juin 1986 dans un accident de moto, qui le marque profondément.
Putain de camion

Il écrit un album pour lui rendre hommage, Putain de camion, qui sortira sans tambour ni trompette, en toute intimité. Ce sera quand même un succès commercial, notamment avec le titre Jonathan, hommage au chanteur blanc Johnny Clegg, défenseur de l'Afrique et des opprimés.
Sa carrière se poursuit, avec toujours autant de verve et de colère. Renaud participe à Charlie Hebdo, journal satirique créé par le Professeur Choron, interdit dans les années 70, puis recréé dans les années 90 grâce à une bande de copains dont Font et Val, Siné, Cabu, ... Il y écrit des chroniques pendant plusieurs mois.
Ses chansons également collent à l'actualité: la guerre du Golfe, l'Irlande du Nord, la misère, ...
Germinal

Son caractère révolté et ses coups de gueule vont lui offrir la concrétisation de son rêve: emballé par le personnage de Renaud, le réalisateur Claude Berri lui offre le rôle principal de sa super production "Germinal" en 1993, adaptation du roman de Zola. Renaud n'oublie pas que son grand-père maternel était mineur et accepte le rôle.
Dans la foulée de cette expérience, il reprend des chansons traditionnelles chtimi et les réunit dans un album, Cante el' nord, en 1993, un opus qui reçoit la même année la Victoire de la Musique du meilleur album traditionnel.
En hommage à Brassens qu'il vénère, Renaud enregistre en 1995 Renaud chante Brassens, avec des reprises des plus grands succès du poète sétois, de Je suis un voyou au Gorille, en passant par Philistins.
En 1999, son divorce d'avec Dominique le plonge dans une période sombre. Renaud se fait plus discret, moins productif. On le voit bouffi, les yeux cernés, lors de quelques rares apparitions. On attend un album pour les mois à venir, sans trop savoir ce que sera ce futur opus d'un Renaud seul à l'approche de la cinquantaine.


samedi 18 août 2007

Julien Doré


Julien Doré est né le 7 juillet 1982 à Alès (France-Gard). Etudiant à l'école des Beaux-arts de Nîmes, il possède la touche d'originalité qui fait que l'on se souvient de lui. La musique est son mode d'expression favorite et en 2002 il monte le groupe "Dig Up Elvis" avec quatre copains. Le groupe livre sa musique rock indé dans les bars de la région Nîmoise mais ne parvient pas à percer. Julien Doré participe au casting de la Nouvelle Star en 2006 et est retenu par le jury. La suite est un éblouissement permanent, à chaque prime Julien reprends des titres qu'il interprète sans se contenter de livrer une imitation, il réorchestre et réécrit même quelques fois les paroles. Les téléspectateurs tombent sous le charme de "Moi ... Lolita" ou "Like A Virgin". A l'issue de onze semaines de concours, Julien Doré remporte la victoire est devient la Nouvelle Star 2007. Il va lui falloir maintenant confirmer tout le bien que l'on pense de lui en nous livrant un album aussi original que ces interprétations télévisuelles.